Exiger des produits exclusivement bio et locaux dans les garderies et cantines scolaires? Le Conseil communal n’en veut pas! Il a refusé la prise en considération d’une proposition en ce sens du conseiller communal Vert’libéral Fabien Truffer. Au départ, il est vrai que les différentes demandes de M. Truffer étaient bien plus tranchées, mais avec son accord, le conseiller communal Vevey Libre Jérôme Christen avait proposé de ne retenir que la partie la plus « acceptable » de sa proposition afin de se donner une chance de trouver une majorité. Cela n’a pas suffit, le débat était déjà bien trop brouillé : la proposition été refusée par 36 non, 33 oui et 3 abstentions. Lorsque l’émotion s’en mêle, la politique a souvent quelque chose d’irrationnel.
Dans un premier temps, dans son postulat, Fabien Truffer demandait à la Municipalité d’agir conformément à ses promesses et aux engagements pris dans le Plan climat et de bien vouloir étudier l’opportunité :
- Proposer dès maintenant un maximum d’un repas carné par semaine (viande ou poisson) dans l’ensemble des structures de restauration collective pré et parascolaire gérées par la ville;
- N’acheter que de la viande bio, d’origine suisse et issue d’élevages en plein air et des poissons d’origine suisse afin d’éviter toute forme de pêche destructrice.
- proposer uniquement des produits végétariens (voir totalement végétaux) dans le cadre des événements officiels organisés par la ville, comme l’ont, par exemple, déjà décidé les villes d’Amsterdam, d’Helsinki ou encore l’un des arrondissement de Londres;
- d’exiger des événements publics ayant lieu sur le territoire communal qu’ils proposent systématiquement au moins une option végétarienne (voir totalement végétale).
Lors du dépôt du postulat en juin dernier, Jérôme Christen, au nom du groupe Vevey Libre a suggéré que la commission réfléchisse à un prise en considération partielle du texte. Apparemment il s’est exprimé dans le vide, puisque la commission présidée par la Verte Valérie Zonca a renoncé à cette approche. Motif : elle n’était pas certaine de la validité du processus. A défaut d’avoir fait une vérification avant la séance, elle aurait pu le faire après en acceptant un texte conditionnel. Et fin de compte, les partisans du « tout » se sont retrouvés à 3 face à 8 défenseurs du « rien ».
Dans ce contexte, le conseiller communal Jérôme Christen en accord avec Fabien Truffer a proposé le texte suivant:
Le présent postulat demande à la Municipalité d’agir conformément à ses promesses et aux engagements pris dans le Plan climat et de bien vouloir étudier l’opportunité de ne proposer que de la viande bio, d’origine suisse et issue d’évelages en plein air et des poissons d’origine suisse afin d’éviter toute forme de pêche destructrice, dans l’ensemble des structures de restaurant collective pré et parascolaire gérées par la ville.

Le texte modifié a été soutenu par les Verts, Décroissances-Alternatives, des élus PS et une majorité de Vevey Libre.
Celles et ceux qui ont refusé cette proposition l’ont fait pour apparemment quatre raisons:
- à droite quelques élus sont encore allergiques à la notion de produits biologiques tandis que d’autres ont été agacés par la proposition initiale jusqu’au-boutiste du postulant. Le débat était donc brouillé.
- L’UDC aurait préféré l’adoption d’une résolution plutôt qu’un postulat, dès lors que la Municipalité s’est déjà engagée sur la voie proposée par le postulant.
- d’autres sont restés focalisés sur la prise en considération intégrale du texte et n’ont pas compris (ou voulu comprendre) que le vote ne portait que sur le texte proposé par Vevey Libre et non pas l’intégralité du contenu du postulat à l’instar d’une partie du PS incarnée par Pierre Butty, agacé par les reproches faits à la Municipalité par le postulant. Les garanties données que le Conseil communal ne se prononçait que sur la conclusion modifiée n’ont pas été entendues.
- d’autres, aussi au sein du PS, ont estimé qu’il fallait faire confiance à la Municipalité, leitmotiv de certains élus de partis qui appartiennent à la majorité politique de la Municipalité et qui étouffent ainsi le débat démocratique.
En conclusion, et curieusement par méconnaissance des mécanismes outils politiques, le choix du vote sur la prise en considération partielle s’est fait par certains élus en se basant sur une prise en e considération intégrale. Nul doute que le débat n’est pas terminé, la consommation responsable de produits carnés devra bien finir à terme par devoir s’imposer.