Le fil rouge de la réflexion chez Vevey-Libre est qu’il est imprudent de vouloir supprimer des places de parc, que ce soit sur la place du Marché ou tout autre coin de la ville, si un nombre équivalent de places n’a pas été créé ailleurs, et ceci avant que la suppression n’intervienne. Lors du débat sur la motion déposée par Stéphane Molliat, M. le Syndic a éliminé l’aspect pratique que nous mettions en avant. Il voit seulement que le fait de réaliser en priorité le projet derrière la gare revient à “abandonner tout le travail fait ces dernières années… beaucoup d’argent gaspillé”. A quoi servirait alors la remise en question globale qui conclut les phases préliminaires d’un projet géré avec méthode? Même le bon sens nous dicte que cela coûte toujours infiniment moins cher d’adapter, ou de reporter, ou d’arrêter, parce que les circonstances ont changé, que de planter.
Si on persiste à supprimer dans toute la ville sans compenser, comme dans ces dernières années, on doit s’attendre à un mécontentement général, on suscite un retour de balancier dans l’opinion publique, on nourrit un regain de conservatisme ‘tout à la bagnole’. Il nous parait pleinement justifié et même urgent d’alléger le trafic au centre, puisque les valeurs de pollution sont alarmantes. Mais nous devons laisser le temps aux modes de vie de changer, et peut-être tout simplement laisser le temps au prix de l’essence de grimper.
C’est bien simple: quelle que soit la solution qui est finalement choisie pour la Place du Marché, quel que soit le laps de temps qui s’écoulera jusqu’à ce que les politiques de mobilité verte aient ‘pris’, de toute façon et dans tous les cas de figures, un réservoir de places derrière la gare a sa raison d’être.
Les études de faisabilité, des variantes et des budgets ont déjà été faits dans les années nonante, un chantier à cet emplacement relativement mal exploité devrait se passer sans douleur, un parking aussi bien placé devrait rapporter de l’argent, alors, s’il-vous-plait mettez le dossier au dessus de la pile!
Faire avancer, donner un coup d’accélérateur (!) au projet de parking derrière la gare ne nous oblige pas à faire un choix définitif pour ce seul parking. Réaliser en premier ce parking revient à détendre la situation. Et nous aurons laissé ouvert le plus possible de choix, ce qui est le devoir de la Municipalité et du Conseil vu la rapidité avec laquelle notre environnement évolue.
Emmanuelle Zeller