«Une ville de la taille de Vevey a-t-elle les moyens d’entretenir des institutions culturelles aussi coûteuse que le Musée Jenisch et le Musée suisse de l’appareil photographique», s’interroge le conseiller communal de Vevey Libre Stéphane Molliat dans une motion transformée en postulat. Cette charge ne devrait-elle pas revenir à l’Etat de Vaud? D’autant plus pour le Musée des Beaux-Arts (Jenisch) qu’il pourraît être un espace complémentaire au Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, désormais connu sous le nom barbare de «Plateforme 10.»
La ville de Vevey, à l’instar de nombreuses autres doit faire face à des investissements qui souvent sont hors de proportion de leur capacité financière. Une des raisons de ces difficultés est bien entendu le report des charges du canton sur les communes.
Ainsi en va-t-il de la construction du futur collège notamment. Un projet local et vital pour l’avenir. La question se résume donc en terme de gestion financière : Comment s’en sortir, comment gérer de pareils volumes sur la durée, et comment faire pour que la gestion courante de la ville n’en souffre pas.
Et accessoirement comment éviter d’augmenter les impôts.
Se poser ce genre de question amène assez naturellement à examiner les charges qui sont contrôlées par la ville en direct. Parmi celles-ci, pas si nombreuses, se trouvent les musées. Notamment les musées Jenisch et de l’appareil photo. La ville assume les frais liés aux bâtiments, la ville assume les frais liés à l’exploitation.
Le musée Jenisch possède un fond d’œuvres impressionnantes dans un bâtiment refait à neuf. Ses collections remarquables sont reconnues loin à la ronde et son offre culturelle est d’un niveau à saluer.
De plus, le musée Jenisch a une fonction d’archivage et de stockage. Et ce dans des conditions de contrôle d’air et d’humidité extrêmement pointue.
Problème : Une ville de 20’000 habitants peut-elle financer un type de musée qui aurait plutôt sa place dans une ville de 10, voir 20 fois plus d’habitants. Vevey n’est pas Genève, Vevey n’est pas Zurich.
Le musée de l’appareil photo présente un profil un peu différent. Intégré indirectement au festival Images, ce musée n’a jamais vraiment pu trouver ses marques.
Quelques chiffres tirés des comptes 2017
Musée Jenisch Coût total pour la ville : 1’802’000.-
12’000 entrées au total (payantes, gratuites, classes, groupes etc) Coût par visiteur : 150.-
Musée de l’appareil photo Coût total pour la ville : 1’016’000.-
7’855 entrées au total (payantes, gratuites, classes, groupes etc) Coût par visiteur : 130.-
A titre de comparaison :
la bibliothèque a eu 45’000 usagers pour un coût 885’000 donc 19.- par usager.
( 4 x plus que Jenisch, 6 x plus que musée photo)
Les chiffres, ainsi que la situation de ces musées, surtout le Jenisch prouvent une chose : Il est injuste que la ville de Vevey porte seule la charge totale de ces musées. La taille même de la ville est en disproportion totale avec un type d’offres qui doit trouver sa clientèle dans un bassin de population nettement plus grand.
Et c’est également la communication, les publications, les évènements qui ne sont actuellement pas à la hauteur de la qualité du lieu. Là encore, une gestion financière cantonale doit s’imposer.
Pour le musée de l’appareil photo, la question se pose avec plus de nuances, mais dans un premier temps il faut également soumettre cette problématique au canton.
Cette motion (transformée en postulat) demande à la Municipalité de s’engager à faire en sorte que les charges financières de ces musées, considérés individuellement, soient prises en charge par le canton.
Mais alors et puis encore quoi. Il me semblait que dans les années 2006 précédent nous débattions des statuts des dépendes pour la culture. toutes les communes mettent la main au portefeuille pour un pot commun pour l’entretien des Arts ainsi que de la culture et des monuments religieux et maintenant la ville de Vevey veux casser cette convention intercommunale sur la Riviéra.
Le fonds intercommunal pour la culture ne participe pas au financement des musées.