La Municipalité prend une volée de bois vert pour sa communication au sujet de la lutte contre le trafic de drogue

La Municipalité a reçu une volée de bois vert suite à sa communication sur la problématique du trafic de drogue de rue.  «C’est un petit bijou de rhétorique», a estimé Sarah Dohr. La conseillère communale Vevey Libre peine à comprendre l’immobilisme de l’Exécutif. «Soit vous êtes sourds et aveugles, soit vous êtes tellement loin de la réalité que c’est un véritable drame pour Vevey» a-t-elle, tonné, selon 24 Heures. La Municipalité veut prendre le temps de réfléchir notamment sur la pertinence d’un observatoire de la sécurité ou de médiation urbaine. Des paroles, mais pas d’actes concrets, regrette Sarah Dohr.

Ce n’est pas la première fois que le problème remonte aux oreilles de la Municipalité. En 2020, Vevey Libre avait déposé une interpellation signée Nicolas Bonjour, suivie plus tard d’un postulat d’Anna Iamartino (PLR). Et Sarah Dohr d’interpeller la Municipalité ce jeudi 16 mars: «Vous arrivez à nous dire que vous avez besoin de temps pour évaluer le terrain?» Car l’Exécutif table actuellement sur une collaboration entre l’approche sociale, l’aménagement de la ville et la sécurité publique.

Pour la gauche radicale, la répression ne sert à rien

La députée et conseillère communale Joëlle Minacci  (Décroissance-Alternatives) a pris la défense de la Municipalité en insistant sur les conséquences d’une démarche répressive: non seulement cela entraîne une surpopulation carcérale problématique, mais, selon le rapport cantonal, «le trafic ne diminue quasi pas et se renouvelle en permanence».

Voici l’intervention intégrale de Sarah Dohr

Lors du dernier Conseil du 2 février, j’ai questionné la Municipalité sur cette information reçue de la part de l’ASR concernant le deal de rue.

Vous répondez avec cette communication qui est un bijou de la rhétorique si bien connue en politique : du vent, pur brassage de l’air, « paroles, paroles…encore des mots, toujours des mots, les mêmes mots”. Je résume quand même et brièvement vos « une page et demie », 12 paragraphes en tout. Brasser du vent en politique, c’est ça, on apprend donc que :

• Vous avez mis en place d’un groupe de travail interdisciplinaire qui est entré en fonction en été 2022.
• Vous avez discuté avec la ville d’Yverdon pour vous apercevoir que leurs mesures ne correspondent peut-être pas à Vevey.
• Vous avancez la nécessité de faire preuve de réflexion.
• Vous avez besoin d’une preuve scientifique.
• Vous voulez rencontrer les commerçants aux alentours de la gare pour prendre connaissance de leurs préoccupations.
• Vous avez besoin de temps pour évaluer le terrain.
• Vous devez évaluer l’intérêt d’avoir une approche coordonnée sur la région.

Un problème qui ne date pas d’hier

En octobre 2020, VL a déposé l’interpellation « Vevey – plaque tournante ». Puis il y a eu le postulat du PLR « Insécurité à la Gare – impunité ou réactivité » l’été dernier. Vous avez reçu maintes courriers de la part des commerçants aux alentours y compris des lettres des citoyens inquiets pour leurs adolescents, et vous arrivez à nous dire aujourd’hui que vous avez besoin le temps pour évaluer le terrain ? Soit vous êtes sourds et aveugles, soit vous êtes tellement loin de la réalité que c’est un véritable drame pour Vevey, ses habitants et la sécurité.

Images choquantes

J’ai un ami qui m’a transmis dernièrement des photos choquantes, elles glacent le sang. Les photos (dont celle publiée ci-dessus) montrent un jeune homme, d’une stature maigrichonne, avec une casquette et un pull noir à capuche, qui, un mardi soir à 17h50, se trouvait sur le quai 1 à la Gare. Ce jeune homme a manipulé une seringue qu’il a placée sur son bras. Il s’est injecté quelque chose dans les veines. Et ce n’est certainement pas de l’insuline.

J’ai reçu aussi une autre photo d’un autre ami qui a été prises dans des toilettes publiques ici à Vevey : on y voit des pipes artisanales, du papier aluminium et beaucoup de saletés. Qu’est-ce qu’on peut en déduire ? Nous avons dans notre ville des gens qui ne se gênent même plus à consommer de la drogue dans ces espaces ouverts à tout le monde. Vous trouvez cela normal?

Magnifique Ville d’Image. Vevey la Jolie !

Et si un jour (ou un soir) un acte de violence se produit parce qu’un touriste, ma sœur, sa fille ou votre mère se sont peut-être trouvé au mauvais endroit au mauvais moment et tombent sur un toxicomane délirant ou une rixe de dealers ? Qui prend la responsabilité d’aller expliquer à la famille. Vous, la Municipalité ?

Faut-il vraiment que Vevey se transforme en prochain Platzspitz* avant que la Municipalité ne fasse enfin quelque chose ?

* parc transformé en scène ouverte de la drogue à Zurich au milieu des années 1980